Les gentils animaux de la forêt

Publié le par L'santonnieu d'Bertaigne

Encore des animaux...

 

 

Eh bien oui, des animaux, encore, oui, mais que voulez-vous : d'abord, ce n'est pas moi qui ai commencé, dans la crèche il y avait déjà le bœuf et l'âne gris ; ensuite il y a la tripotée de moutons des bergers ; même les Rois Mages viennent avec des dromadaires, des chameaux et des éléphants ; et puis la crèche se situe dans une étable, donc dans une ferme, il faut donc bien qu'il y ait des animaux. Et en Bretagne, la forêt n'est jamais très loin, donc il faut des animaux de la forêt.

 

Et puis j'aime bien les animaux.

 

Voyons ceux-là :

 

20101209L.jpgLes animaux du Bois de quat'sous...

 

Jeu : Trouve l'intrus parmi ces six animaux

 

Bon, l'intrus, ça serait peut-être la biquette... Quoique, près de la forêt de Paimpont / Brocéliande, on laissait des biquettes et des moutons entretenir la lande, parce qu'ils arrivaient à manger dans des endroits difficilement accessibles (pour des machines par exemple). Une pratique d'entretien qui s'était perdue, mais qui est revenue suite aux terribles incendies que la forêt a connus dans les années 1990. Aujourd'hui, on peut revoir des moutons, mais aussi des vaches limousines (près de Campénéac, je crois).

 

Quant au cochon dans la forêt, c'est plausible : il mange les glands tombés près des chênes !

 

 

Présentons-les

 

 

A gauche, la biquette vient du Moulin à Huile. L'écureuil, le hibou et les deux lapins sont des santons Richard. Quand au porcè (le cochon en gallo ; au pluriel, des porciao), qui vient de chez Escoffier, il est indispensable dans une crèche bretonne.

 

 

Copains comme bretons cochons

 

Oui bon, on connaît tous ces remarques qui reviennent sans arrêt : les anciennes Côtes du Nord (22) ont été surnommées les Côtes de Porc, il y aurait en Bretagne plus de cochons que de bretons, les bretons ont un caractère de cochon, le temps est aussi de cochon, tout ça tout ça... Oui mais : en Bretagne, tuer le cochon, c'est une fête incroyable. Ma grand-mère m'a raconté que lorsqu'on avait mis en route le four (en terre), et qu'il était bien chaud, tous les morceaux du cochon, les préparations, les pâtés, les tourtes, les saucisses, etc., tout y passait.

Et comme le disait Divi Kervella dans son livre Emblèmes et symboles des Bretons et des Celtes (Editions Coop Breizh), il vaut mieux avoir pour symbole un cochon, qui se rend utile, dont les morceaux nourrissent toute la famille pour l'année, plutôt qu'un coq, prétentieux, orgueilleux, criard, arrogant, la tête vers le ciel mais les pattes dans le fumier.

 

Bref, en tout santon, il y a un cochon en argile qui sommeille. C'est pour ça que dans ma crèche, il y a toujours un porcè dans un groin.

Publié dans On expose

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